Édition du lundi 17 novembre 2008
Taxe professionnelle: le projet de loi de finances rectificative pour 2008 devrait initier l'exonération des investissements nouveaux
Le projet de loi de finances rectificative pour 2008 devrait être adopté par le conseil des ministres mercredi 19 novembre pour être soumis au Parlement en décembre.
Au centre du texte: la nouvelle réforme de la taxe professionnelle (TP) annoncée par le chef de lEtat le 23 octobre dernier, exonérant de fait les investissements effectués à compter de cette date. Il avait alors affirmé que «tous les nouveaux investissements des entreprises en France seront exonérés à 100% de la taxe professionnelle jusquau 1er janvier 2010.»
Pour les entreprises, léconomie sera plus que substantielle puisquelle devrait atteindre en 2011 (la taxe est versée avec deux ans de décalage) un total de 1,5 milliard deuros ("Les Echos", 17/11), ou 1,1 milliard si lon en déduit limpôt sur les sociétés supplémentaire versé.
Une économie qui sajoute à celle que les entreprises ont faite avec le plafonnement de la TP en fonction de la valeur ajoutée initié en 2005, avec effet à partir de 2007 (3,7 milliards deuros en 2008).
Il sagit dun évènement majeur pour les recettes des collectivités locales, certains commentateurs estimant même quil sagit ni plus ni moins que de l«acte de décès de la taxe professionnelle». Il est vrai que la valeur locative des équipements (équipements et biens mobiliers) représente près de 80% du total des bases brutes tandis que la part de la valeur locative des biens passibles dune taxe foncière (biens bâtis et terrains) nest que de 17,6% et celle des recettes nest que de 2,6%. Selon les données publiées par "Décision Locale" (27/10/2008), «cette part des équipements na cessé de croître depuis la suppression de la composante salaires dans la base brute. Elle sélevait à 51,0% en 1998, à 70,6% en 2002 (dernière année de prise en compte des salaires), puis à 79,0% en 2003. Par contre, depuis 2003, la part recettes régresse. A la suite de la réforme diminuant la fraction des recettes retenues entre 2003 et 2005, elle est passée de 4,2% en 2002 à 3,5% en 2004 et 2,6% en 2007.»
Il devrait cependant sagir dun «dégrèvement» pris en charge par lEtat, seule garantie dun remboursement intégral pour les collectivités, et non dune «compensation».
Pour leur part, neuf associations délus - dont lAMF - avaient adressé fin octobre un courrier au Premier ministre lui demandant que «cette mesure soit mise en uvre sous le régime du dégrèvement, qui est le seul à même de garantir la compensation intégrale pour les collectivités». Pour ces associations, le choix du dégrèvement «serait conforme à la parole donnée aux élus locaux» lors de la Conférence nationale des exécutifs du 10 juillet dernier. Elles souhaitaient aussi que la concertation sur cette question soit mise en uvre «rapidement» (voir en lien ci-dessous le communiqué commun des associations d'élus).
Christine Lagarde, ministre de l'Economie, avait confirmé le principe du dégrèvement au Sénat, parlant dune «exonération par voie de dégrèvement de la totalité de linvestissement, quel que soit le mode damortissement». Un engagement confirmé le 4 novembre en commission des finances de lAssemblée nationale.
Au-delà du 1er janvier 2010, date butoir annoncée pour cette mesure, devrait être engagée «une véritable réforme», en fonction des conclusions du «Comité Balladur» chargée de réfléchir à la réforme des échelons administratifs territoriaux.
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